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Égypte | La liberté d’expression à nouveau mise à mal

Mahraganat concert

Hany Shaker, pré­sident du syn­di­cat égyp­tien des musi­ciens, se dis­tingue à nou­veau en pri­vant plu­sieurs de ses membres du droit d’exercer leur art, jugé non conforme aux usages et aux bonnes mœurs.

En 2016, le même Shaker avait déjà exclu six musi­ciennes accu­sées d’avoir por­té des vête­ments indé­cents et adop­té des poses las­cives lors de pres­ta­tions scé­niques. Cette fois, il s’agit de stig­ma­ti­ser un style de musique de plus en plus en vogue dans le pays : le mah­ra­ga­nat, un folk elec­tro ori­gi­nel­le­ment issu des quar­tiers les plus pauvres.

L’organisation de M. Shaker, qui se décrit comme un « syn­di­cat », a mena­cé de pour­suites les éta­blis­se­ments qui vio­le­raient sa déci­sion de ban­nir le mah­ra­ga­nat du pay­sage musi­cal égyptien.

La déci­sion d’Hany Shaker viole à la fois le droit à la liber­té d’expression et le droit syndical

L’Égypte, comme signa­taire des prin­ci­pales conven­tions de l’OIT, est cen­sée garan­tir le droit des tra­vailleurs à s’organiser en syn­di­cats, les­quels doivent pro­té­ger leurs membres de toute atteinte à ce droit.

La déci­sion d’Hany Shaker viole à la fois le droit à la liber­té d’expression et le droit syn­di­cal. Elle est en cela contraire aux prin­cipes les plus fon­da­men­taux du mou­ve­ment syn­di­cal inter­na­tio­nal et contre­vient aux obli­ga­tions résul­tant des conven­tions rati­fiées par l’Égypte.

La FIM condamne fer­me­ment, comme elle l’avait fait en 2016 pour des faits ana­logues, la déci­sion de M. Shaker. Elle engage le syn­di­cat égyp­tien des musi­ciens et ses membres à se déso­li­da­ri­ser de cette déci­sion et à expri­mer leur sou­tien aux musi­ciens concernés.

Des infor­ma­tions com­plé­men­taires et des vidéos sont dis­po­nibles ici.

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